vendredi 26 juin 2009

Une réforme qui fait un flop

Annoncée en mars, la grande réforme du réseau culturel français à l’étranger n’aura finalement pas lieu. Ou si peu.

Le 25 mars dernier, Bernard Kouchner avait pourtant présenté les contours d’une nouvelle agence chargée de coordonner les actions culturelles, scientifiques et universitaires de la France, baptisée « Institut français ».

Plutôt que la création d’une agence et d’un vrai label unifiant l’offre française à l’étranger, on s’achemine vers une simple transformation de CulturesFrance, l’actuel opérateur du Ministère des Affaires étrangères au service de son action culturelle extérieure, en établissement public.

C’est donc le Ministère des Affaires Etrangères qui gardera la responsabilité du rayonnement de la culture française à l’étranger. Pourtant, on ne peut pas dire que ce dernier maîtrise forcément le sujet, pour preuve la fermeture récente de l’ensemble des instituts français en Italie au profit d’une simple délégation culturelle, alors que tout l’intérêt de ces établissements repose sur le contact avec le public local.

Pour pallier à ce manque de savoir-faire, CulturesFrance sera chargée de remettre à niveau les cadres du Ministère, en partenariat avec le Ministère de la Culture. Son périmètre d’intervention n’est donc que très faiblement élargi.

La direction de la future agence n’en reste pas moins convoitée, en premier lieu par Olivier Poivre d’Arvor, actuel directeur de CulturesFrance. D’autres noms circulent tels ceux de Jean-Christophe Rufin, écrivain et ambassadeur de France au Sénégal, et de Xavier North, délégué général à la langue française au ministère de la Culture, en outre membre de l’équipe de préfiguration.

Par ailleurs, l’homogénéisation du réseau achoppe à des difficultés statutaires. Pour l’heure, le ministère des Finances freine la fusion entre les services culturels des ambassades et les instituts français à l’étranger, celle-ci devant aboutir à des « établissements à autonomie financière ». Bercy voit en effet d’un mauvais œil la généralisation de ce statut dont bénéficient déjà cent quarante-huit structures dans le monde. Pourtant il réclame dans le même temps plus d’autofinancement de la part des services culturels. Or seul ce statut juridique permettrait un véritable développement du mécénat, destiné à compenser la baisse chronique des subventions. L’ensemble des établissements à autonomie financière existant actuellement ont d’ailleurs observé une croissance plus rapide de leurs ressources propres.

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