mercredi 10 juin 2009

La mode, malgré tout

Le musée Galliera (musée de la mode de la Ville de Paris) étant fermé pour travaux jusqu’en 2010, il s’associe pour la première fois au Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris pour offrir une exposition sur les accessoires de mode, pendant la Seconde Guerre mondiale. Objets de propagande politique autant que d’élégance, les accessoires de mode témoignent du quotidien des Parisiennes, qui doivent survivrent dans une capitale occupée.

Les fabricants et les femmes “auto-modistes” développent un sens de la débrouillardise inimaginable: des bretelles de pantalons deviennent une bandoulière de sacs chez Lanvin, les bas de soie sont remplacés par des produis de teinture Elizabeth Arden. Le turban permet de retenir les cheveux non entretenus et de dégager le visage des femmes à vélo. Les sacs se doublent de fonds pour cacher des tracts ou des banderoles tricolores et se portent en bandoulières pour monter sur sa petite reine. Les aviateurs alliés portent des foulards dont le revers représente une carte détaillée de la France. Dans le même temps sont produits des foulards à l’image de Pétain.

Les accessoires sont indéniablement un outil de propagande politique. Dans ces années de privation, l’humour est une question de survie. Hermès crée un carré À la Gloire de la cuisine française, Line Vautrin une ceinture représentant des petites bouteilles d’alcool Les Flocons de l’ivresse (1943). Les Parisiennes doivent rester avant tout élégantes, maître mot de la période pour défendre l’image de leur ville, dont la couture est renommée internationalement. Une manière également de provoquer.> "Accessoires et objets, témoignages de vies de femmes à Paris 1940-1944", au Mémorial du maréchal Leclerc-Musée Jean Moulin, à Paris. Jusqu’au 15 novembre 2009

Aucun commentaire: